Tannage durant l’antiquité et le moyen-âge

Le tannage consiste en une série de procéder permettant de transformer la peau d’un animal en une matière durable, résistante et imputrescible : le cuir.

Le tan (probablement en langue gauloise : chêne) est le nom donné à l’écorce de chêne broyée et réduite en poudre, le tannin est du tan ajouté à de l’eau pour faire un jus.

Le tannage végétale, procédé de macération des peaux dans un bain de tanin végétal toujours en pratique de nos jours, est un héritage direct de l’Antiquité. Les Romains, qui maîtrisaient cette technologie, l’ont systématiquement répandue aux grès de leurs conquêtes militaires. Le cas de la Grande-Bretagne illustre parfaitement cet exemple. Les populations locales ont, en effet, peu à peu adopté les techniques romaines de tannage et de travail du cuir, notamment pour la fabrication des chaussures. En raison de sa nature périssable, elle est sous-représentée en contexte archéologique et les découvertes d’artefacts en cuir sont relativement rares. Ce sont les peaux de chèvres ainsi que des peaux moutons qui seront les plus utiliser tout au long de l’antiquité et du moyen-age.

Le tannage végétal est resté inchangé depuis les premières attestations de son existence jusqu’à l’époque moderne. Le processus prenait plusieurs semaines, voire plusieurs mois, et se divisait en trois phases :

  1. Le travail de préparation des peaux, qui consistait à laver et préparer les dépouilles des animaux avant leur immersion dans les bains de tan.
  2. Le tannage proprement dit, au cours duquel les peaux étaient immergées dans des cuves contenant de l’eau et du tan, le plus souvent une poudre d’écorce d’arbre.
  3. Les multiples finitions, qui étaient destinées à assouplir puis imperméabiliser les peaux par des opérations répétées de lissage, battage et graissage.

Chacune des étapes du processus est caractérisée par des actions spécifiques utilisant des équipements et un outillage adaptés et générant des déchets, ce qui explique certaines constantes des tanneries romaines et postérieures (Leguilloux 2002 ; 2004b). Lors des animations, je présente les différents processus du tannage, de la peau brute jusqu’à l’objet en cuir.