Ma dernière expérimentation portait sur le tannage au gras (cervelle) avec incorporation de pigment naturel (ocre à base d’hématite) en vue de teindre le cuir.
Les utilisations de l’ocre par les hommes du Paléolithique sont nombreuses et variées depuis près de 250 000 ans.
L’ocre est une roche ferrique composée d’argile colorée par un hydroxyde de fer: l’hématite pour l’ocre rouge, la limonite pour la brune et goethite pour la jaune.
Outre l’utilisation de l’ocre dans les grottes ornées, son emploi aurait également permis de colorer et protéger les cuirs et fourrures de vêtements des hommes et des femmes de la préhistoire.
Les oxydes de fer n’ont cependant aucune action chimique assimilable à celle d’un tannin sur la peau car ils ne sont pas solubles dans l’eau, ce qui fait qu’ils ne peuvent pas imprégner le derme, s’y fixer et induire le réarrangement des fibres de collagène. De ce fait, le fer, à l’état d’oxydes, ne permet pas de conserver durablement la peau.
Un grand nombre de sépultures ocrées ont été découvertes en Eurasie, de l’extrémité ouest en Espagne jusqu’à la Russie à Sungir. Même si la plupart sont datées du Gravettien, leur diversité géographique et chronologique montre une pratique culturelle récurrente.
Les vêtements en cuir couverts d’ocre en se décomposant, auraient recouvert les squelettes.
On suppose également que l’ocre était utilisé à des fins rituels.
Un exemple plus récent, en Amérique du Nord, Les Béothuks étaient les habitants autochtones de l’actuelle région de Terre-Neuve au Canada.
Pour se protéger des moustiques, les béothuks enduisaient leur corps et leur chevelure d’ocre rouge pilé mélangé avec de l’huile ou de la graisse. Leurs vêtements et leurs armes étaient également couverts d’ocre rouge ce qui a amené les Européens à nommer les Béothuks, “Peaux-Rouges”.